Une fois entrée dans l’oeuvre d’Apollinaire, la Grande Guerre devient un double front où se battent le poète et le soldat, retournant l’arme de la guerre contre les blessures sociales et intimes d’un homme outragé. Surréaliste, le théâtre apollinarien est une riposte à la réalité du monde, une diversion à la désillusion des « grandes paroles collectives ». C’est aussi le reflet, à la fois fidèle et en trompe-l’oeil, du portrait mental d’Apollinaire et de ses idées relatives à la vie : portrait qui, à l’instar de la roue qui imite la marche, ne ressemble pas toujours à l’original.